Part.2 Le développement d'un jeu vidéo indé : Une décision à prendre.
Me voici de retour pour la suite de l’histoire ! Dans le dernier article je m’étais rapidement présenté, j’avais raconté comment l’idée du projet était apparue et comment j’avais commencé à travailler dessus.
Nous nous étions donc arrêtés quand je disais avoir commencé à travailler sur le projet à côté de mon travail de l’époque, avec le peu de connaissance que j’avais dans le domaine.
Surtout techniquement; mon C# était balbutiant, je passais beaucoup de temps à essayer de comprendre ce qui bloquait dans ce que je faisais, et surtout je me compliquais énormément la vie dans mes façon de faire.
Mais au moins j’arrivais doucement à écrire mes propres scripts et je n’avais plus besoin de copier coller des choses existantes, ce qui était un bon début.
Je continuais donc à travailler quand je le pouvais sur le jeu, même si clairement avec mon 39h à côté, mes dispos pour avancer dessus étaient très aléatoires.
Puis l'automne-hiver 2019 arriva.
Je n’avais jamais spécialement été touché par la fameuse “dépression saisonnière”, même si le premier hiver sur Paris avait déjà été difficile. Personne n’apprécie cette période où tu te lèves quand il fait nuit, tu rentre dans le métro quand il fait nuit et tout le monde est au bout de sa vie. T’arrive au taff, tu reste enfermé dans ton bureau toute la journée, puis tu sors du travail… quand il fait nuit. Et froid.
Quand t’arrive chez toi, t’as déjà l’impression que la journée est terminée et basta.
Le “métro-boulot-dodo” devient bien présent pendant cette période, en tout cas pour moi.
Les points positifs de la capitale - de pouvoir flâner en ville après le travail, pouvoir profiter d’une terrasse au soleil, tout ça, tout ça - tu oublies. Ca caille, il fait gris, et tout le monde tire la gueule (encore plus que d’habitude).
Mais bref, donc comme dit, en 2018, lors de mon premier hiver sur Paris, je l’avais déjà un peu sentie, mais ça avait été. Du moins dans mes souvenirs.
Mais c’était déjà la première fois que pas mal de monde autour de moi tirait la gueule constamment et me sortait des “ah non mais moi je suis en pleine dépression saisonnière de toute façon”.
Cela m’avait légèrement amusé, mais il était vrai que d’être enfermé dans un bureau les rares heures de jours de la journée m’avait fait, pour l’une des premières fois, regretté de travailler sur ordinateur ( je suis assez casanier, donc rester tranquillement sur un bureau ne me dérange pas la plupart du temps ).
J’en reviens donc à cette fameuse fin d’année 2019.
Le reste de l’année m’avait pas mal usé moralement et professionnellement. Peut-être que je reviendrais plus en détail dessus dans un article dédié, mais ça ne se passait pas très bien dans la start-up dans laquelle je travaillais, sur beaucoup d'aspects. C’est cela qui m’avait poussé à me lancer dans le projet de jeu vidéo à côté d’ailleurs.
Donc quand à la fin de l’année vint les grèves des transports, les manifestations, le fait que ma femme n’allait pas très bien non plus, qu’on avait eu pas mal de désillusions niveau logement, et ça cumulé au reste. L’état d'urgence était déclaré.
On a discuté et on en est venu à la conclusion qu’on ne voulait pas rester sur Paris. Ca, c’était ce qu’on savait.
Elle avait repris ses études en droit à distance, pour pouvoir palier avec son travail, elle pouvait donc bouger sans que cela impacte ses cours. Et moi je me disais que je pourrais me mettre à mon compte, et que dans le temps libre … je pourrais travailler pour de bon sur le jeu !
Après, ce qu’on ne savait pas c’était où aller, quand, comment, mais surtout: comment est-ce qu’on allait faire financièrement et comment allait-on faire pour être pris dans un logement quelque part.
Parce que oui, on avait tous les deux un assez bon salaire, mais on n'avait malgré tout pas pu mettre énormément de côté pendant ces deux années à Paris (alors que je suis pas dépensier). C’était une des raisons qui faisait qu’on voulait partir.
À quoi bon travailler sur Paris dans un appartement minuscule pour avoir un bon salaire si le coût de la vie est si cher qu’à la fin ça revient au même que travailler ailleurs avec un salaire moindre ?
La seule solution que j’ai alors vu à ce moment-là était un logement que mes parents venaient de refaire. En gros mes parents ont une ancienne ferme qu’ils ont retapés au fur et à mesure, et qui est divisée en trois “appartements”. Et l’appartement du rez-de-chaussée venait d’être refait dans l’optique d’en faire un Airbnb.
Le point négatif avec cette idée était cette sensation du retour chez les parents. Évidemment, l'appartement était totalement indépendant, et ce n’était pas comme si je retournais vraiment vivre chez eux mais bon..
J’ai toujours été assez indépendant, je suis parti à mes 18 ans à l’autre bout de la France, où j’ai habité avec ma copine, puis on s’est installé à Paris. Ça faisait donc déjà presque 5 ans que j’étais parti vivre ma vie et que je ne repassais que occasionnellement.
Et puis quand t’es en couple, c’est pas pareil en plus.
Mais bon, après en avoir parlé ensemble, et après que mes parents nous aient clairement dit qu’il n’y avait aucun souci, on a décidé de partir sur ça.
Ce fut alors le moment de demander tous les deux une rupture conventionnelle à nos patrons respectifs. Parce que oui, tout lâcher et repartir à la campagne à cause d’un ras le bol c’est une chose, mais valait mieux avoir une rupture co’ et avoir le droit au chômage le temps de retomber sur ses pattes, parce que partir avec une démission et rien derrière aurait été très difficile à assumer.
Et c’est là qu’avoir été de bons employés a payé. Mon patron n’avait pas de bonnes raisons de me la refuser, et on s’est mis d’accord sur un deal. J’avais le statut cadre, ce qui faisait qu’en cas de démission j’aurais dû avoir 3 mois de préavis. En échange de ma rupture conventionnelle je devais donc faire encore ces trois mois, et pendant ce laps de temps je devais recruter et former mon successeur.
Ma femme avait également eu sa rupture conventionnelle de son côté et avait une période un peu plus courte que moi à travailler.
On était alors début décembre 2019, et on avait maintenant une date: d’ici mars 2020 on quittait Paris pour la campagne paumé de l’Est de la France.
Merci d’avoir lu ce long article. Pour le coup il a vraiment plus ressemblé à une page de journal intime qu’un article de blog sur le projet d’un jeu vidéo, mais je voulais tout raconter dans l’ordre et certains points seront importants pour le reste du projet, j’espère que cela aura quand même été intéressant.
Sur ce je vous souhaite une bonne journée et vous dis à très vite pour la suite de l’aventure ! ;)